À la suite de « Dix mille ans de luxe », conçue en partenariat avec le Louvre Abu Dhabi en 2019, le Musée des Arts Décoratifs présente « Luxes ». L’exposition propose un voyage à travers le temps et la géographie, alliant des moments de contemplation et des scansions plus monumentales, offrant à chacune des 100 oeuvres présentées l’espace le plus pertinent pour la délectation et la
compréhension.

Le parcours, chronologique et thématique, ouvre deux lieux emblématiques pourtant habituellement fermés à la visite : le salon 1900, mémoire vivante de l’Exposition universelle de Paris, une commande du musée pour célébrer l’Art nouveau et les arts décoratifs français, et le salon des Boiseries, dévoilant d’autres chefs-d’oeuvre du décor européen, dont un incroyable lustre de Venini exposé à Paris en 1925, une salle généreuse où lire et rêver, en prenant le temps, face aux Tuileries et au rythme de la ville. Sensible et encyclopédique, sélective et historique, l’exposition offre ainsi, pour la première fois à Paris et au Musée des Arts Décoratifs, une certaine idée du luxe à l’usage du monde contemporain.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Sans se limiter à l’idée d’un luxe à la française, l’exposition Luxes s’emploie à donner à ce sujet si vaste, d’un point de vue anthropologique et culturel, toute son ampleur universelle, portée par un choix très serré d’oeuvres ou d’ensembles d’oeuvres, qui sont autant de moments cruciaux, témoins d’une évolution de la notion de luxe, de son emploi dans une civilisation donnée. Elle souligne des points moins connus du grand public pour lequel la notion de luxe est de nos jours très profondément définie par la présence massive des marques dans notre quotidien, mots-sésames du fantasme de la consommation, logos surreprésentés dans l’espace urbain, artères des métropoles ou aéroports d’un monde globalisé.

À travers siècles et civilisations, des objets insignes marquent une sorte de généalogie du luxe, commençant par le sablier de Marc Newson, objet suprême qui symbolise le luxe du temps, puis par
les plus beaux exemples de l’Antiquité, cuiller à fard égyptienne ou pièces insignes du Trésor de Boscoreale. Faite de choix drastiques et de partis pris, l’exposition dessine une histoire du luxe qui pourrait être toute autre selon l’optique de commissaires différents. À une époque où les maisons de luxe semblent tant avoir à dire sur l’art, la culture et les musées, sans doute les musées ont-ils des choses à dire sur le luxe et sa place dans l’art.

Jusqu’au 2 Mai 2021

MAD Paris, 170 rue de Rivoli, 75001 Paris

www.madparis.fr