Créer une œuvre d’art à partir de pierres précieuses ou semi-précieuses désormais non utilisables en joaillerie classique par le simple fait d’avoir été percées, démontées, gravées et même détériorées; redonner une deuxième vie aux perles, aux émeraudes, aux saphirs, aux grenats mandarins, aux pierres de lune, aux pavages de diamants, aux calcédoines, aux rubis… , la Fondation Cartier pour l’art contemporain et Cartier ont confié cette mission à quatre artistes contemporains de renommée internationale et familiers de la Fondation.

David Lynch, Alessandro Mendini, Takeshi Kitano, Beatriz Milhazes ont rencontré et collaboré avec les maîtres d’art Cartier, cet échange les a passionnés et ainsi sont nées quatre œuvres d’exception ; matière inouïe et insolite pour les artistes, second souffle pour ces pierres qui ne pouvaient plus satisfaire à l’exigence du joaillier.

Nécessaire Gosse de peintre by Takeshi Kitano

Le Nécessaire Gosse de peintre est une pièce unique imaginée par le cinéaste japonais Takeshi Kitano en 2010. Rassemblant tous les accessoires indispensables au « peintre parfait », cette valise est inspirée de l’univers onirique et plein d’humour de l’artiste japonais. Réalisée par les Ateliers Cartier, l’œuvre témoigne du savoir-faire de Cartier, qui a travaillé le cuir, l’or, le quartz et l’obsidienne pour réaliser cette création insolite.

Lors de son exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre, présentée à la Fondation Cartier en 2010, Takeshi Kitano s’installait avec finesse et malice dans le monde de l’enfance, usant de surprises, de gags, et de jeux. La création du Nécessaire Gosse de peintre, s’inscrit dans le prolongement direct de l’exposition : des pinceaux à la palette, du gobelet au chevalet, du béret aux bonbons, des crayons à sa muse gonflable, le peintre ne manque de rien pour créer son chef d’œuvre n’importe où, à partir de cette valise complète.

Le Nécessaire Gosse de peintre a été exposé à Art Basel et Art Basel Miami Beach en 2010.



Jeweled Triangle by David Lynch

Dans la continuité de la relation fructueuse qui unit David Lynch à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Cartier a donné carte blanche à l’artiste-réalisateur en 2009 pour concevoir une pièce unique : Jeweled Triangle. À partir des pierres précieuses et pierres fines, David Lynch a réinventé un objet usuel qui lui est cher : une lampe. Une fois allumée, cette œuvre lumineuse aux allures de machine en mouvement crée une atmosphère singulièrement « lynchienne ». Les effets de la lumière qui danse sur le métal blanc et lisse, associés au mouvement cadencé des trois gemmes colorées – citrine, améthyste, béryl vert – révèlent la faculté de David Lynch de nous plonger avec aisance dans son univers mystérieux, surréaliste et surprenant. En harmonie avec le pouvoir hypnotique propre aux pierres précieuses, cette lampe explore notre rapport à la lumière, aux reflets et à la symbolique des pierres, tout en questionnant notre relation aux objets quotidiens. Jeweled Triangle a été montrée pour la première fois à Art Basel Miami Beach en 2009 avec la Colonne de Cartier d’Alessandro Mendini. À cette occasion, David Lynch avait également réalisé un court-métrage intitulé Diamonds, Gold and Dreams à l’initiative de Cartier. Projetée directement dans le Cartier Dome, cette œuvre cosmique, véritable kaléidoscope de diamants magnifiés, transformait l’espace en un somptueux planétarium. Pour l’exposition Cartier joaillier des arts à la Fondation Cartier, ce film est à nouveau projeté dans un dôme, et permet aux spectateurs de se perdre dans un monde de rêve infini.

La Colonne de Cartier by Alessandro Mendini

Une œuvre unique, imaginée par l’architecte et designer italien Alessandro Mendini. L’artiste exprime à travers ce trésor « … le symbole idéalisé de la pureté utopique du monde, passant de la dévotion religieuse et de l’ostentation de la puissance royale à la conception d’un trésor laïc, abstrait et spirituel. »

Grâce à un ensemble inouï de pierres précieuses et de pierres fines, certes désormais inutilisables par le joaillier, Alessandro Mendini a créé une « colonne sans fin », exceptionnelle par la magie du jeu de l’éclat et des reflets qu’elle provoque. Ce véritable défi d’ingéniosité consiste, selon les principes de l’architecture gréco-romaine, à empiler par strate plus de sept blocs autour d’un axe central : les pierres ont été sélectionnées, classées par catégories, encapsulées dans des cylindres de cristal, et insérées verticalement au sein de cannelures d’or rose. Topazes, citrines, péridots, émeraudes, toutes les pierres de ce précis lapidaire ont été figées dans la résine époxy après quatre-vingt heures de polymérisation. Pesant 700 kg, mesurant 2,30 m, contenant 24 kg d’or, la Colonne de Cartier a nécessité plus de 18 mois de travail, des croquis initiaux à la réalisation finale. La Colonne de Cartier a été présentée pour la première fois à Art Basel Miami Beach en 2009 avec la lampe Jeweled Triangle de David Lynch. Par la suite, elle a été exposée à Art Dubai en 2011, accompagnée d’une série de huit dessins inédits de Mœbius intitulée « La Matière et la Lumière ».

Aquarium by Beatriz Milhazes

Beatriz Milhazes a imaginé et conçu une installation composée d’éléments en suspension et de motifs décoratifs. Composée de 15 brins, dont le plus grand mesure près de deux mètres, Aquarium est un mobile richement orné, aux dimensions monumentales, qui a été réalisé en 2010 par les Ateliers Cartier.

Ce mobile, inspiré des motifs et des couleurs de ses toiles et de ses collages a été créé avec un grand souci du détail. Beatriz Milhazes, dans l’éventail des possibilités offertes, a choisi des pierres précieuses et fines, ainsi que des perles pour orner son œuvre comme elle aurait choisi les couleurs de sa palette de peintre – diamants, rubis, opales, topazes, saphirs, turquoises, etc. Des rosaces, des ornements floraux et abstraits, des formes géométriques, des motifs rythmiques, des arabesques, associés aux matériaux inattendus comme la résine et le métal, constituent une œuvre fantastique et théâtrale, pure et surprenante.

Aquarium a été exposé à Art Basel et à Art Basel Miami Beach en 2011. L’œuvre sera également présentée lors d’Art Dubai en mars 2012.

 

Informations sur www.fondation.cartier.com/cartier

Du 3 avril au 21 avril 2012 à la Fondation Cartier, 261 boulevard Raspail, Paris 14ème, Tél.: 01 42 18 56 50