Souliers Bettina Vermillon, quand le style rime avec talon

A toutes celles qui en ont assez des chaussures de luxe au nom qui se termine en « I », en « A », en « IN » ou en « OO », nous avons une nouvelle marque de souliers à vous présenter : Bettina Vermillon.

Bettina Vermillon, ce n’est pas le nom de la créatrice, mais plutôt celui d’une muse enchantée. Une sorte de figure imaginaire que Lorraine Archambeaud, fondatrice de la marque et créatrice des modèles, aime situer entre Jessica Rabbit et une danseuse du Crazy Horse… So sexy !
A travers ses créations, elle opte pour une allure folle, animée d’un détail puissant qui signe tous ses souliers, un talon très design, en aluminium anodisé, conçu par la créatrice elle-même !

Interview :

Lorraine Archambeaud, êtes-vous une irréductible collectionneuse de chaussures ?
Pas du tout ! Venant du design de meubles, j’ai choisi les souliers parce que j’aime la structure. J’aime quand les matières me résistent. J’ai abordé mon talon tel un pied de chaise, ma volonté étant d’apporter une différence, mais aussi une stabilité.

Comment vous est venue l’envie de créer des chaussures et non des collections de prêt-à-porter, de sacs,  ou d’autre ?
Quand j’ai quitté la maison Courrèges il y a quatre ans pour créer cette marque, j’ai pensé aux vêtements, aux bijoux, aux sous-vêtement, aux chapeaux, mais les uns étaient trop souples à mon goût et les autres trop petits. L’accessoire le plus contraignant et le plus robuste, c’était le soulier.
Pour concevoir mes modèles, je ne souhaitais pas utiliser un talon en aluminium qui existait déjà. Ainsi, je suis allé chercher un fabricant qui disposait du parc de machines que je voulais utiliser. Quand j’ai vu ses réalisations « dingues » pour l’industrie, telles que des pièces pour les moteurs de l’armée ou de Formule1, je me suis dit : « mais bien-sûr, Bettina c’est ça ! ». Le fabricant a certes été surpris, mais il a adoré. Mon histoire de femme qui débarquait « avec ses talons », c’était pas banal.
L’aluminium anodisé m’a aussi m’a séduite, car son fini n’est ni mat, ni chromé, il présente un entre-deux satiné qui me correspond. Ainsi, j’emmène mes clientes vers une nouvelle dimension, en les respectant, sans être dans le « bling ».

Vos souliers présentent un look sophistiqué, quel rapport entretenez-vous avec l’élégance ?
Je ne révolutionne pas le monde, je ne fais que des souliers. Je crée des souliers pour des femmes, je ne crée pas des modèles pour moi. Je suis une femme comme toutes les autres, qui aime les talons, qui aime « le plat », les baskets… qui aime aussi être pieds nus. Je n’envisage pas que mes souliers représentent une contrainte pour les femmes. Il est indispensable qu’elles se les approprient.

Pensez-vous que vos créations reflètent un look parisien ou essayez-vous de séduire vos clientes à travers un style plus international ?
Ma démarche créative ne répond pas aux tendances, je dirais que mes inspirations sont multiples. Je suis arrivée à Paris seulement à l’âge de 18 ans, car j’ai voyagé toute mon enfance. J’ai aussi travaillé dix ans chez Courrèges pour qui je me rendais quatre fois par an au Japon. J’ai la faculté de m’adapter, tout me va. Plus je suis « paumée », mieux je me porte.
En revanche, la rencontre, la compréhension des besoins de mes clientes – parce qu’acheter des souliers de luxe correspond aussi à un besoin pour certaines personnes – m’est indispensable. Je pense que les femmes n’ont pas l’obligation de suivre la mode, parfois elles ont aussi besoin de vérité. Quand certaines clientes s’offrent mes souliers et me disent que dans dix ans elles les porteront encore je suis ravie.

Quel serait le scénario idéal dans l’avancée de votre travail ?
J’aimerais pouvoir garder cette belle relation que j’entretiens avec mes clientes. J’aimerais que tout n’aille pas trop vite. En termes de produit, je rêverais de proposer aux femmes des très belles bottes hautes semi-mesure, car cela toutes les femmes en rêvent. Mais je dois encore gagner en crédibilité pour pouvoir présenter ce projet à mes partenaires…
Ouvrir une boutique en nom propre assez rapidement, ce serait  génial aussi !
Mais ce que j’adore à notre époque, c’est qu’on peut vendre de toutes les manières : via les acheteurs, en direct, via Facebook, sur Instagram… On a plein de solutions aujourd’hui. Mon mari est mon investisseur principal. Il est autodidacte, il trouve mon travail « canon ». Il me soutient depuis 4 ans, mon fabricant-partenaire aussi. Bettina Vermillon est libre de créer.

Informations : Bettina Vermillon