C’est à Lannepax, un joli village du Gers, au coeur du Bas Armagnac, le terroir le plus emblématique de l’appellation Armagnac, que la maison Delord élabore ses eaux-de-vie depuis 130 ans. Respecter les traditions de l’armagnac, la plus ancienne des eaux-de-vie françaises, mais aussi le savoir-faire familial tout en cultivant une vision contemporaine : telle est l’ambition de Jérôme et Sylvain Delord, fiers représentants de la quatrième génération.

L’histoire de l’armagnac Delord remonte à 1893. C’est Prosper, l’arrière-grand-père de Jérôme et Sylvain Delord, qui a écrit le premier chapitre. Distillateur ambulant et maître de chai, il a longtemps conduit son alambic de ferme en ferme afin de transformer le vin blanc en armagnac, une véritable tradition dans la région. Il a surtout transmis sa passion de l’eau-de-vie gasconne à ses fils, Gaston et Georges. Ce sont d’ailleurs les deux frères qui ont véritablement créé la maison Delord à Lannepax en 1932 et construit sa réputation. Tout à la fois producteurs, distillateurs et négociants, ce sont en effet les premiers à avoir commercialisé l’armagnac Delord jusqu’aux États-Unis. Dès 1963, Jacques, le fils aîné de Gaston, rejoint l’aventure avant de reprendre, dix ans plus tard, les rênes de la maison avec son frère Pierre pour perpétuer la tradition familiale. Pour Jérôme et Sylvain Delord, les enfants de Jacques, qui sont aux commandes de la maison depuis 2001, l’aventure de l’armagnac s’est également imposée comme une évidence.

Depuis que les frangins ont repris les rênes de la maison familiale, l’une de leur priorité a été d’étendre le vignoble qui est exclusivement dédié à la production d’armagnac et, par là-même, de développer la production.
De dix hectares il y a vingt ans, il est ainsi passé à quarante-cinq hectares répartis sur six parcelles baptisées Arrio, Gastous, Chiurlet, Taparin, Caouhepé et Ransan, situées autour de Lannepax, où sont cultivés les quatre cépages traditionnels de l’armagnac. L’ugni blanc et le colombard sont majoritaires, mais le baco et la folle blanche contribuent également à élaborer des bas-armagnacs prisés pour leur complexité.

Il s’agit de l’une des très rares maisons d’armagnac à utiliser les deux méthodes de distillation autorisées par le cahier des charges de l’AOC, la distillation continue typique de l’armagnac et la distillation « double chauffe ». Les deux alambics armagnacais ont la particularité d’être équipés de plateaux en « patte d’araignée » qui permettent aux vapeurs d’alcool de barboter longuement. Le plus ancien, le Sier datant de 1900, produit le moins de distillat – jamais plus de 30 litres d’eau-de-vie par heure – mais il est connu pour offrir les plus beaux armagnacs de la maison. S’ils se distinguent par leur style résolument authentique, les armagnacs de la maison Delord se reconnaissent également à leurs bouteilles cachetées à la cire, et ce toujours à la main, mais aussi à leurs étiquettes manuscrites. Une fidélité illustrant à elle seule la vision de Jérôme et Sylvain Delord qui ne sont définitivement pas prêts à se laisser influencer par les tendances marketing.

www.armagnacdelord.com