Alors que la Révolution industrielle marque l’avènement des progrès des transports, incarnés par la locomotive et le bateau à vapeur, un nouveau malletier de luxe nommé Au Départ est fondée à Paris en 1834. En 1847, le premier magasin ouvre ses portes boulevard de Denain, juste en face de la Gare du Nord nouvellement construite. La décision s’avère stratégique. En 1871, les frères Bertin, Paul et Ernest, l’achètent pour répondre aux besoins en déplacements de cette société en pleine mutation. Ils proposent différents types de malles ainsi que des accessoires de pêche et de chasse.

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Les affaires prospèrent et un deuxième établissement ouvre au 29, avenue de l’Opéra. Adjacent au nouvel Opéra Garnier, il est achevé en 1875. Son implantation contribue à métamorphoser le quartier en l’une des plus élégantes zones commerciales parisiennes avec ses cafés légendaires et grands magasins réputés. Les frères Bertin proposent des malles de voyage élégantes et personnalisées – qui bénéficient des récents procédés brevetés de fabrication connexes – à des clients prestigieux. Peu importe la bizarrerie de la demande, Au Départ transforme les commandes spéciales en nouveau mode d’achat. Ayant toujours à cœur de garantir une qualité inégalable, la marque crée des écrins pour accueillir les trésors et objets de toute une vie.

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Ernest fonde Bertin Fils à la fin des années 1800 tandis que Paul Bertin crée Bertin Jeune. Les deux boutiques coexistent et poursuivent leur essor. La première se spécialise dans les articles de chasse et la seconde dans les accessoires de voyage jusqu’aux années 1920. À la mort d’Ernest en 1905, seul le magasin Avenue de l’Opéra subsiste. Dans les années 1920, Au Départ incarne style et luxe. Son apogée, caractérisée par une série d’inventions et de brevets, est l’oeuvre de François, fils de Paul. Il dirige la maison et propose un monogramme géométrique à effet 3D comme alternative à ceux des concurrents Louis Vuitton, Goyard et Moynat.

François Bertin est l’un des premiers à adopter le marketing. Il engage l’artiste Yan Bernard Dyl pour créer une série d’affiches publicitaires modernes et graphiques désormais emblématiques. En publiant régulièrement dans l’hebdomadaire renommé L’Illustration, la marque s’approprie l’expression « Un beau voyage commence » pour en faire son slogan. Son logo Art Déco futuriste apparaît pour la première en 1928 dans le prestigieux PAN, annuaire de luxe à Paris dirigé par Paul Poiret et publié par la Maison Devambez, célèbre entreprise d’édition et de gravure parisienne. Pendant la Grande Dépression des années 1930, François Bertin crée la Coopération Industrielle et Commerciale (CIC). La société regroupe les malletiers Louis Vuitton, Goyard, Moynat et Au Départ pour faire face à la crise financière. Elle facilite leurs achats de matières premières et d’articles pour malles. Ironiquement, les modèles de cette période arborent une certaine ressemblance. En 1935, la CIC est dissoute.

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En 1965, Au Départ et Moynat fusionnent sous la direction d’Alain Bertin, fils de François. La boutique historique du 29, avenue de l’Opéra ferme définitivement et le magasin phare de Moynat est rebaptisé Moynat Au Départ. Cette coentreprise durera jusqu’en 1976, date à laquelle elle cessera de produire. En 2019, Au Départ est relancé à Paris.

www.audepart.com