« Manger n’est pas qu’un plaisir matériel. Bien manger confère à la vie une joie spectaculaire, contribue énormément à la bonne volonté des hommes et à l’heureuse entente. Moralement, c’est fort important. » Elsa Schiaparelli, Shocking Life, 1954

Insuffler de l’extraordinaire dans l’ordinaire touche à l’essence même de la Haute Couture. L’histoire d’une table dressée pour un festin inspire une collection touchée par la grâce.
Chaque plat se mue en une opulente délicatesse. L’osmose du beau et du bon n’a d’égal que la munificence de silhouettes éveillant les sens. L’exquis se touche des yeux. La gourmandise met les papilles en émoi.

La rayure d’un torchon du XIXe tisse désormais sa toile en une veste structurée au graphisme arachnéen. Fruits, légumes et autre homard s’accommodent en motifs se jouant de leur relief, forme et couleur. La cigaline rose shocking s’évapore en tuyaux d’orgues et plissés soleil. Un souffle de franges de chanvre fait écho à des tresses de lin. Les broderies de porcelaine dorée à la feuille d’or sont enchâssées dans un crochet de soie. Applications et incrustations d’agneau plongé multicolore se fondent en une scène de table de fête.

Les bijoux sont tels des amuse-gueule réinventés : cœurs transpercés de crevettes, cadenas ailés surplombés d’une coquille d’œuf ou élixir d’iris. Les salomés au talon pois gourmands imprimé 3D déconstruisent un visage sur le coup de pied. Le panier de pique-nique en osier se métamorphose en minaudière Stamp, affranchie du profil d’Elsa en émail telle une invitation à un dîner de Gala…

mise en ligne : Pascal Martinez-Maxima

informations : Schiaparelli