Du 11 au 13 mars dernier et ce 3 jours durant, la capitale Portugaise a vibré au rythme de la mode Lisboète pour la 46ème éditions de MODALISBOA / Lisboa Fashion Week, the KISS Edition.
Comme annoncé il y a quelques semaines (thedreamteam.fr/simon/le-portugal-embrasse-la-mode/) ce fût l’occasion de se plonger dans cette mode Portugaise avec ses stars et ses jeunes espoirs qui apportent du sang neuf dans le monde des créateurs de la péninsule Ibérique.
Dans le calendrier des défilés, est inséré une présentation de 9 jeunes designers qui participent au programme Sango Novo, le but est de pouvoir par la suite être sélectionné pour défiler en indépendant dans les prochaines éditions aux côtés des grands noms.
Cette saison, David Catalan et Patrick de Padua ont été les lauréats de ce concours organisé par ModaLisboa.
Le premier réinterprète deux cultures urbaines Londoniennes dont celle qui marqua la fin des 60’s et le début des 70’s, The Suedehead Movement. Le résultat de cette collection de prêt à porter et mode masculine, reste encore un peu scolaire mais la maille est intéressante. Le second, Patrick de Padua propose une collection totalement masculine, empruntée au chasseur moderne. Combinaisons, manteaux et blousons sont de la partie, les pièces à manches sont plutôt réussies, soulignons les poches à l’esprit gibecières intéressantes mais il faut l’avouer, pas tellement pratiques. Entre ces deux lauréats, s’était glissé Ruben Damasio, lui aussi était sur les deux vestiaires, sa collection étaient intéressante, même si ce jeune créateur n’est pas le premier à traiter le sujet des jeunes Amish qui fuient leur communauté, les pièces sont justes, les détails et les finitions du vestiaire masculin sont habilement maîtrisés.
Étonnamment sur cette édition de ModaLisboa, la mode masculine est beaucoup plus percutante et les propositions plus intéressantes, à l’instar de Nair Xavier, la créatrice propose une collection inspirée du chic des années 60 sur l’île grecque de Kalymnos avec une gamme de couleurs aussi bien sur des nudes que des bourgognes et bleu marine.
Piotr Drzal, créateur d’origine polonaise, encense la nuit avec des silhouettes et matières où se reflètent les lumières nocturnes. Ces deux jeunes stylistes ont une vision actuelle de la mode masculine mais il manque certainement une pointe d’audace.
Des créatrices audacieuses avec une vision d’avant-garde, il y en a aussi, c’est le cas d’Alexandra Moura et Lidija Kolovrat qui, depuis de nombreuses années, ces deux designers installées dans le quartier de Principe Réal à Lisbonne, sont un peu la vitrine d’une mode Arty.
Alexandra Moura joue avec les codes masculins et féminins, les oppositions des genres, de la féminité extrême à l’oversizing et au covering complet afin de masquer sa réelle identité homme/femme et éviter cette guerre des sexes. Les matières sont nobles et à l’inspiration de tapisseries et passementeries.
Lidija Kolovrat joue avec la laine, la soie et le cachemire pour proposer des vêtements fluides aux coupes floues. Les lignes ne sont pas forcément droites et grâce aux broderies et à la technique de macramé, les pièces prennent du relief et de la texture. Quelques manteaux et autres pièces à manches sont plus construits et se démarquent de cette collection essentiellement noire avec ces touches de jaune ou de bleu ardoise.
Pour clôturer cette fashion week lisboète, trois créateurs de renoms à la suite.
Filipe Faisca propose une mode New Age, qui ne se résume plus au fait qu’il ne suffit pas d’avoir 20 ans pour oser porter ce qui nous va. Retenons surtout le prêt à porter féminin avec des silhouettes ultra-féminines et parfois très sexy. Des jeux de coupes, d’ouverture et de transparence pour laisser respirer et assumer son corps à tout âge.
Dino Alves lui veut des nouveaux rois et reines. Plus modernes, plus proches des gens, moins fortunés et plus dans la réalité. La collection s’inspire des ornements des palais et autres dorures et moulures. Des découpes laser sur de la maille 3D font des détails enfantins, tels des pièces de puzzles, les broderies ne sont pas sans rappeler les embrases de rideaux des salles de bals. Les lignes ajustées et oversize s’accordent parfaitement. Autre que le néoprène, la popeline de coton est de belle qualité dans les chemisiers présentés.
Luis Carvalho clôture cette 46ème édition de ModaLiboa.
Dans un esprit flirtant avec une mode scandinave, le créateur présente une collection aux tons nudes avec quelques incursions de touches plus chaudes. Les vestes et manteaux sont très bien coupés et ajustés. L’homme est parfait, à la frontière de l’urban-chic, la proposition en prêt à porter féminin oscille entre le cocktail et le classicisme nordique.
De ces trois jours de défilés, nous retiendrons quand même que l’homme est donc plus aboutit en termes de collections, les styles sont plus affirmés et plus cohérents.
Notons quand même la légère déception du show de Nuno Gama, qui, cette saison, n’a daigné présenter qu’un film sur… lui… sa vie, son œuvre… Une sorte de prise d’otage intellectuelle de 50 minutes.
Est-ce que sa boutique proposera donc uniquement l’achat ou le téléchargement de ce film ? Est-ce qu’une collection automne hiver 2016-2017 sera quand même commercialisée ?
A suivre sur la prochaine édition de ModaLisboa / Lisboa Fashion Week…
© ModaLisboa_Tomas Monteiro (en-tête)