On ne l’attendait pas forcément là, et pourtant… Mulhouse, ancienne capitale textile au passé industriel aussi dense que ses entrepôts, s’apprête à faire défiler une nouvelle génération de créateurs sur 5 000 m² de friche réinventée. Le 19 juillet 2025, la toute première Mulhouse Fashion Week verra le jour, dans l’écrin brut et inspirant de MOTOCO, l’ex-usine DMC devenue repaire d’artistes et d’expérimentations visuelles.
À l’affiche : des designers alsaciens, suisses, allemands et parisiens, un thème évocateur (“Dans les nuages”), et la volonté de sortir des formats trop convenus. Ici, pas de front row ultra-VIP ni de champagne tiède. L’ambition est ailleurs : faire émerger une scène indépendante, offrir un vrai tremplin aux jeunes marques, et reconnecter la mode à une énergie plus brute, plus instinctive. On pourrait se contenter d’applaudir l’effort, mais ce serait sous-estimer ce que cette première édition représente. Mulhouse n’avait jusque-là aucun rendez-vous mode d’envergure. En imaginant une fashion week à taille humaine mais à l’identité bien marquée, l’équipe derrière le projet initie un vrai mouvement. Et dans un paysage saturé de rendez-vous parfois interchangeables, cette initiative a le mérite d’être locale, engagée, et (vraiment) tournée vers l’avenir.
À l’heure où la mode cherche un nouveau souffle, loin des capitales sursollicitées, ce genre d’initiative fait du bien. Et mérite, au minimum, d’être saluée — au mieux, d’être soutenue.



